Qualité de l’air dans le métro : ouverture d’une enquête contre la RATP   

Le Parquet vient d’annoncer l’ouverture d’une enquête contre la RATP pour « mise en danger d’autrui » et « blessure involontaire ». Cette décision survint deux ans après le dépôt de plaintes de l’association Respire et du syndicat SAT-RATP. Ces derniers reprochent à la régie de transport de délibérément cacher les risques sanitaires liés à la pollution de l’air dans ses enceintes.

« Il est temps que la RATP dise la vérité aux usagers »

Ces mots ont résonné dans la bouche de Tony Renucci, directeur général de l’organisme Respire, spécialisé dans la qualité de l’air. Selon lui, la RATP fait régulièrement ses propres mesures sur le taux de pollution de l’air présent dans le métro, en plus d’être informée par les autorités sanitaires depuis plusieurs années.

L’organisme accuse la régie de cacher aux usagers et aux salariés la dangerosité de l’air qu’ils respirent. Afin de lever le voile sur cette affaire, le Parquet a confié l’enquête à des experts de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique. (OCLAESP).

L’air du RER Parisien est un condensé de particules fines

Respire appuie sa plainte avec deux rapports réalisés en interne en 2019 et en 2021. Ils mettent en avant que le métro et le RER parisien sont de véritables nids à particules fines et que le niveau détecté à l’intérieur est supérieur à celui observé en extérieur.

Les particules fines sont responsables de plusieurs infections respiratoires et entraînent une augmentation du taux d’hospitalisation et de mortalité lié à diverses pathologies. L’Anses (l’Agence nationale de sécurité sanitaire) partage la même observation que Respire après une étude réalisée en juin dernier qui démontre que le niveau de particules fines présent dans les stations est trois fois supérieur aux seuils fixés par l’OMS.

La RATP assure faire de son mieux

De son côté, la RATP déclare faire le nécessaire afin de réduire au maximum la pollution présente au sein des stations de métro. La régie des transports souligne travailler en étroite collaboration avec Ile-de-France Mobilités (IDFM), le syndicat des transports d’Ile-de-France.

Ensemble, la RATP annonce plusieurs solutions bientôt mises en place, comme « le déploiement du freinage électrique sur l’intégralité des nouveaux matériels ». L’établissement public a également déclaré que l’année passée, trois ventilateurs ont été drastiquement améliorés sur le réseau de métro, afin de réduire le niveau de pollution dans l’air.

Le danger des particules fines sur la santé

Selon l’Inca (l’Institut national du cancer), les particules fines sont à l’ origine d’un nombre significatif de cas de la maladie. Cette dangerosité s’explique par l’essence même des particules fines : des particules en suspension dont le format est inférieur à 2,5 microns.

Ainsi, leur finesse leur permet de s’infiltrer dans les poumons, même à travers des masques en papier. Elles atteignent tous les organismes et représentent un grand danger pour les plus sensibles, comme les femmes enceintes, les enfants, les seniors, mais également les personnes souffrantes de diabète, d’obésité, ou de maladies cardiovasculaires et respiratoires.

Quelles sont les solutions pour limiter son exposition ?

Les chercheurs préconisent d’adopter plusieurs gestes afin de limiter son exposition à la pollution. Ils conseillent notamment de :

  • Se placer en tête de quai
  • Se poser dans un endroit ventilé
  • Respirer calmement

Le but est de se tenir dans un endroit où il y a un léger courant d’air et de respirer doucement. Plus la respiration est forte, plus les chances d’entrée de particules se multiplient. Les chercheurs soulignent toutefois qu’il ne sert à rien de privilégier sa voiture au métro, sachant que l’habitacle d’un véhicule est également très pollué. 

Image à la une : Pexels.


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