Dépassement de la limite planétaire du cycle de l’eau douce

Le cycle de l’eau, essentiel à la vie sur Terre, est confronté à des perturbations inquiétantes. Une nouvelle limite planétaire, parmi les neuf définies par le Stockholm Resilient Center, a été franchie, mettant en danger l’équilibre de notre planète.

Des perturbations dans le cycle de l’eau

Le cycle de l’eau est composé de deux éléments distincts : l’eau verte, qui est absorbée par les sols et les plantes, et l’eau bleue, qui coule dans les cours d’eau, les lacs et les nappes phréatiques.

Selon une étude récente publiée dans la revue Science Advances, l’eau bleue est en train d’être perturbée au-delà de la limite acceptable.

Des simulations pour évaluer la situation

Les chercheurs ont utilisé des simulations pour évaluer l’état du cycle de l’eau bleue à l’échelle planétaire. Ils ont divisé la Terre en pixels d’environ 50 km de côté et ont calculé les variations des flux d’eau bleue dans chaque pixel.

Ces simulations ont révélé que 18 % des terres connaissent des perturbations, qu’elles soient dues à un assèchement ou à un accroissement des flux.

Pour déterminer si ces perturbations dépassent les limites, les chercheurs ont comparé les données actuelles aux conditions préindustrielles. Ils en ont conclu que les perturbations dans le cycle de l’eau bleue sont actuellement bien au-delà des niveaux préindustriels.

Les conséquences systémiques de ces perturbations

Ce qui préoccupe le plus les scientifiques, ce ne sont pas seulement les chiffres absolus, mais aussi les conséquences systémiques de ces perturbations. Les neuf limites planétaires sont souvent étudiées de manière isolée, alors qu’elles sont étroitement liées.

Par exemple, les perturbations du cycle de l’eau sont aggravées par le changement climatique, qui entraîne des sécheresses, tandis que les perturbations du cycle de l’eau peuvent à leur tour menacer les écosystèmes.

La notion de point de bascule

Il est essentiel de ne pas confondre le dépassement des limites planétaires avec les points de bascule, où un écosystème bascule irréversiblement vers un nouvel état.

Le dépassement des limites planétaires rend plus probable l’atteinte de points de bascule, mais il ne les rend pas inévitables. Les perturbations du cycle de l’eau bleue sont liées aux activités humaines, notamment l’agriculture et l’industrie, ainsi qu’aux dérèglements climatiques.

Des impacts locaux et régionaux

Certaines perturbations du cycle de l’eau bleue peuvent entraîner des changements à l’échelle locale et régionale.

Par exemple, la surexploitation de l’eau et la construction d’infrastructures hydrauliques comme les barrages peuvent affecter la connectivité des cours d’eau, provoquant ainsi des changements à grande échelle.

Le cas emblématique de la mer d’Aral en est un exemple, où la surutilisation de l’eau pour l’irrigation a asséché le lac, déclenchant des conséquences néfastes sur toute la région, y compris des tempêtes de sable touchant même la Chine.

Un avertissement sur la nécessité de préserver le cycle de l’eau

Cette étude met en lumière l’urgence de préserver le cycle de l’eau, un élément vital de notre planète. Les chercheurs soulignent l’importance de prendre en compte l’ensemble des limites planétaires et de comprendre les interactions complexes entre elles pour garantir la stabilité et la résilience de notre système Terre.

Sources : Reporterre, Huffingtonpost et Liberation.


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