La COP29 de 2024 s’est déroulée en Azerbaïdjan, pays riche en énergies fossiles.
Chargée d’avancer dans les négociations climatiques mondiales, cette conférence a été nommée la « conférence des Nations unies sur le climat« .
Vivant des moments intenses, marqués par des débats passionnés et souvent conflictuels, elle s’est conclue sur un accord controversé.
Sommaire
Un contexte international tendu
L’année 2024 a vu se dérouler la COP29 à Bakou, une ville stratégique pour un sommet qui a rassemblé des délégués du monde entier.
Organisée au cœur de l’Azerbaïdjan, pays fortement dépendant des énergies fossiles, la conférence avait un défi majeur : naviguer entre les intérêts économiques et la nécessité urgente de solutions climatiques concrètes.
La présence massive de délégations, notamment celle de l’Azerbaïdjan avec ses 2 229 membres, montre l’importance de cet événement global.
Les circonstances entourant cette conférence étaient complexes. À titre d’exemple, le président argentin d’extrême droite, Javier Milei, renvoya son équipe de négociation, qualifiant le changement climatique de “mensonge socialiste”.
Cette attitude reflète les tensions politiques qui influencent profondément les discussions internationales sur le climat.
Des enjeux financiers cruciaux
Le principal sujet abordé lors de cette COP29 était le financement de l’action climatique.
En effet, plusieurs propositions financières ont circulé tout au long des deux semaines de négociations menées parfois jusqu’au petit matin.
L’objectif annoncé était de mobiliser 300 milliards de dollars annuels pour soutenir les pays les plus vulnérables face aux impacts grandissants du changement climatique.
Pourtant, cette somme reste bien inférieure aux attentes des nations en développement. Selon Ali Mohamed, porte-parole du groupe Afrique, ces pays avaient initialement proposé un montant de 1300 milliards de dollars par an.
Les besoins criants exprimés par ces nations témoignent des conséquences sévères qu’ils subissent quotidiennement malgré leur faible contribution aux émissions globales de CO2.
Accord ou désillusion ?
L’accord adopté à Bakou a provoqué des réactions mitigées. S’il marque un pas vers un meilleur soutien financier, beaucoup estiment que les montants alloués sont insuffisants.
De nombreux délégués, comme celui du Kenya Ali Mohamed, ressentent ce compromis comme une forme de chantage, soulignant la pression exercée par certains pays développés pour accepter des conditions loin d’être idéales.
De plus, le partage inégal des fonds entre atténuation (réduction des émissions) et adaptation (réponses aux effets déjà tangibles du changement climatique) n’a pas trouvé de solution satisfaisante.
L’absence de garanties pour la distribution équitable de ces financements, surtout sous forme de dons plutôt que de prêts, accentue encore la frustration de nombreux pays en développement.
Rapports alarmants et perspectives climatiques
Avant et pendant la COP29, plusieurs rapports importants ont été publiés pour éclairer l’état du monde face au changement climatique.
Le rapport sur l’écart des émissions (Emissions Gap Report) a notamment révélé des projections inquiétantes.
Selon ce document, les politiques actuelles conduisent vers un réchauffement climatique de 2,7°C d’ici 2100, avec des probabilités non négligeables d’atteindre voire dépasser 3°C.
Malgré la reconnaissance des efforts nécessaires, les engagements pris par les États restent en deçà des objectifs permettant d’éviter les pires scénarios climatiques.
Des catastrophes naturelles à répétition comme des incendies de forêt, tempêtes, inondations et sécheresses illustrent l’urgence d’une action globale plus ambitieuse.
Augmentation des émissions et rôle des puits de carbone
En 2024, les émissions mondiales de CO2 ont encore augmenté de 0,8 %, atteignant 37,4 milliards de tonnes.
Ce chiffre inclut des augmentations notables dans l’aviation internationale (13,5 %) et le transport maritime (2,7 %).
Ces secteurs montrent clairement que des mesures supplémentaires sont impératives pour limiter leur impact environnemental.
D’un autre côté, les puits de carbone terrestres et océaniques continuent de jouer un rôle clé en absorbant environ la moitié des émissions anthropiques.
Cependant, les impacts négatifs du changement climatique affaiblissent progressivement ces puits naturels, compliquant davantage la lutte contre l’accumulation de gaz à effet de serre.
Voix des acteurs locaux et demande d’inclusion
Parallèlement aux discussions officielles, des activistes et représentants de communautés locales ont fait entendre leurs voix.
Gina Cortés Valderrama, une écoféministe colombienne, a dénoncé avec passion les actions destructrices envers l’environnement et les terres indigènes.
Asad Rehman, figure de proue du mouvement écologiste britannique, a critiqué les tentatives de division et d’intimidation orchestrées par certains pays riches.
Cédric Schuster, représentant de l’alliance des petits États insulaires, a souligné le manque d’inclusion ressenti par de nombreuses nations vulnérables.
Les pays les moins avancés, tels que la Somalie et le Bangladesh, ont également exprimé leur frustration en quittant prématurément certaines sessions de discussion.
Spécificité africaine et enjeux régionaux
L’Afrique, incontournable société civile dans cette COP, a demandé une reconnaissance spécifique de ses besoins, liée à ses contributions minimales mais impacts maximaux du changement climatique.
Malgré cela, des oppositions internes au sein même des pays en développement ont empêché des avancées significatives dans cette direction.
Néanmoins, l’article 6 de l’accord de Paris, concernant les règles des marchés carbone, a vu quelques progrès.
Cet article permet aux pays en développement de monnayer leurs émissions réduites, offrant ainsi de nouvelles opportunités économiques pour ceux ayant encore une marge importante pour réduire leurs émissions.
Augustine Njamnshi, cofondateur de l’Alliance panafricaine pour la justice climatique, rappelle que les pays développés ont la responsabilité selon l’article 9 de fournir des ressources aux nations en développement.
Mais face aux réalités décrites par la COP29, beaucoup dans le camp africain perçoivent ces promesses comme encore trop théoriques.
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