Le porte-avions Foch coulé : une bombe à retardement en plein pacifique

C’était le 3 février 2023. La décision n’est pas une surprise, bien qu’elle reste particulièrement regrettable pour les associations de protection de l’environnement. Il y a 2 semaines, le Brésil avait annoncé commencer le remorquage de son ancien porte-avions au large de l’Atlantique.

Mais face aux enjeux techniques, les autorités ont finalement choisi de couler le porte-avions. Malgré les plaintes et procédures, rien n’a pu sauver l’océan de cette véritable bombe remplie d’amiante, de mercure et d’autres produits toxiques, de rejoindre le fond de l’océan.

Le Brésil coupable de négligence

Véritable fleuron de la marine française, le porte-avions Foch a été vendu au Brésil en 2000 où il fut rebaptisé Sao Paulo. Mais à cause de son ancienneté, ce navire conçu à Saint Nazaire n’a cessé de souffrir de pannes et de problèmes en tout genre jusqu’à un incendie, en 2005, qui va signer la fin du porte-avions.

 « Qu’est-ce qui aurait dû être fait ? »

En effet, pour la plupart, le Brésil est principalement coupable d’incompétence. Depuis la mise en arrêt du Foch en 2005, l’État avait près d’une quinzaine d’années afin de procéder au démantèlement du navire.

Celui-ci a été vendu à un ferrailleur en Turquie. Le remorquage, qui avait commencé, s’est retrouvé bloqué au large du Détroit de Gibraltar par les autorités d’Ankara qui avaient interdit au navire d’accoster sur ses côtes en raison de son état de délabrement avancé.

Une décision catégorique

De retour au Brésil, l’État a cependant préféré interdire au navire de s’approcher de ses côtes. La raison : une coque en trop mauvais état, qui menace de céder et libérer son amiante ainsi que ses composés toxiques.

Après des semaines de débats et de bras de fer, la seule solution trouvée fut de couler le porte-avions de façon contrôlée, au lieu d’attendre que celui-ci ne cède de lui-même.

Une bombe à retardement pour l’environnement

Depuis l’annonce du sabordage du Foch, de nombreuses associations ont élevé la voix. Parmi elles, Greenpeace et Sea Shepherd dénoncent une violation de trois traités internationaux sur l’environnement. Étonnamment, l’Europe est restée bien silencieuse bien que la France ait déclaré la procédure regrettable.

Les conséquences du sabordage du Foch restent à estimer. Nuls doutes que cette estimation se fera dans le temps, mais les langues se délient sur les possibles dommages causés à la faune sous-marine.

Un navire bourré de produits toxiques

Si le sabordage a ainsi fait grincer des dents, c’est car le Foch est rempli de déchets et contenus toxiques en tout genre. On cite surtout l’amiante, un produit toxique qui cause fibrose, cancers et inflammations diverses. Le Foch contient pas moins de 9,6 tonnes d’amiante.

À cela s’ajoutent 644 tonnes d’encres et peintures contenant des métaux lourds et d’autres produits toxiques. On cite le mercure utilisé pour l’éclairage au néon, ainsi que des résidus d’hydrocarbure ou du PCB.

Un danger pour l’océan  

Pour toutes les associations qui ont levé la voix, le contenu toxique du Foch est extremement dangeureux. Il pourrait causer de forts dommages sur la vie marine environnante.

Pour les responsables, cet impact serait léger puisqu’à 5000 mètres sous la mer, le taux d’oxydation est extrêmement faible.

Une excuse qui ne tient pas la route pour les spécialistes de l’environnement. Ces derniers s’inquiètent des possibles libérations toxiques et déplacements de produits.

La Guyane française impactée ?

Selon Jacky Bonnemains, président de l’association Robin des Bois « Il y a de fortes chances que les courants marins ascendants fassent remonter des déchets toxiques du navire vers les eaux guyanaises » voisines du Brésil.

Source : Sud Ouest.

Image à la une : Wikipédia.


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